Cet article explore l’évolution de Ploeren du néolithique jusqu’à nos jours, en passant par les périodes romaines, médiévales et modernes.
Origines et premières traces humaines
Vestiges préhistoriques
Les premières traces humaines à Ploeren remontent au Néolithique, comme en témoigne la découverte d’une hache en pierre polie. Cette période marque le début de l’agriculture et de l’élevage dans la région. Les habitants de l’époque ont progressivement défriché la forêt primitive pour créer des terres cultivables, des prairies et des landes, façonnant ainsi le paysage de Ploeren.
Présence romaine et mérovingienne
L’occupation romaine a laissé des traces sur le territoire de Ploeren, notamment avec les vestiges d’un camp romain près de Kermurier. Cette présence témoigne de l’importance stratégique de la région à l’époque gallo-romaine. Plus tard, à l’époque mérovingienne, une nécropole s’est établie à Toulprio, attestant de la continuité de l’occupation humaine dans la zone après la chute de l’Empire romain.
Établissement des Bretons
Au VIe siècle, les Bretons s’installent dans la région, marquant profondément l’identité de Ploeren. Leur arrivée se manifeste notamment dans la toponymie locale, avec des noms de villages d’origine bretonne comme Kervérec, Lescran, Plesterven ou Penhoet. Cette influence bretonne perdure encore aujourd’hui dans la culture et les traditions de la commune.
La période néolithique à Ploeren
Des traces d’occupation humaine à Ploeren remontent au Néolithique. Une hache en pierre polie datant de cette époque a été découverte sur le territoire de la commune actuelle, attestant de la présence ancienne de l’homme dans la région.
Le Néolithique, période s’étendant d’environ 6000 à 2000 av. J.-C., marque le passage d’un mode de vie nomade à une société sédentaire. Les populations commencent alors à pratiquer l’agriculture et l’élevage.
La découverte de cet outil en pierre polie suggère que les habitants de Ploeren à cette époque maîtrisaient déjà des techniques avancées de travail de la pierre. Ces outils étaient utilisés pour le défrichage et la culture des terres.
Progressivement, la forêt primitive qui couvrait le territoire a laissé place à des terres cultivées, des prairies et des landes. Ce processus de défrichement s’est poursuivi au fil des siècles suivants.
Traces de l’occupation romaine
Des vestiges romains ont été découverts à Ploeren, témoignant de la présence antique dans la région. Un camp romain a notamment été identifié près de Kermurier, attestant de l’occupation du territoire par les légions romaines.
Ces traces archéologiques permettent de mieux comprendre l’histoire ancienne de Ploeren et son rôle dans la Gaule romaine. Elles offrent un aperçu de la vie et de l’organisation militaire à cette époque dans la région.
L’existence de ce camp suggère que Ploeren occupait une position stratégique pour les Romains. Il est possible que le site ait servi de base pour contrôler les voies de communication ou surveiller les populations locales.
Le moyen âge à Ploeren
Les origines de la paroisse
Ploeren tire son nom du breton « Plou » (paroisse) et probablement de saint Even, Meren, Erin ou saint Martin. C’était une ancienne paroisse primitive englobant les territoires actuels d’Arradon et de l’Île-aux-Moines. Les Bretons s’y sont établis dès le début du VIe siècle, donnant des noms issus de leur langue à divers villages comme Kervérec, Lescran ou Penhoet.
La présence de la noblesse
Au moyen âge, plusieurs seigneuries existaient sur le territoire de Ploeren, notamment Le Garo, Le Maezo, Le Pargo et Brementec. La réformation de 1427 atteste la présence de nombreux nobles, comme Ollivier Kerberrec à Kerverec ou Pierre du Garo au Garo. Ces seigneurs possédaient des manoirs et participaient aux « montres », des rassemblements d’hommes d’armes.
L’équipement militaire des nobles
Les « montres » de 1464 et 1481 révèlent l’équipement militaire des nobles de Ploeren. Ils portaient généralement des brigandines (armures légères) et des salades (casques). Leurs armes incluaient des épées, des arcs, des vouges et des haches. Certains, comme Jehan du Garv, comparaissaient en hommes d’armes, tandis que d’autres, comme Jehan Guillar, étaient arbalétriers.
La vie religieuse
La vie religieuse occupait une place importante à Ploeren. Au XIIIe siècle, Jean du Garo, revenu sain et sauf d’une croisade, fit bâtir la première chapelle de Béléan en reconnaissance. Cette chapelle fut remplacée au XVe siècle par l’édifice actuel. L’église Saint-Martin, datant également du XVe siècle, devint le centre de la vie spirituelle et sociale de la paroisse.
Les seigneuries et la vie rurale
Les principales seigneuries de Ploeren
Sous l’Ancien Régime, plusieurs seigneuries se partageaient le territoire de Ploeren. Parmi les plus importantes, on comptait Le Garo, Le Maezo, Le Pargo, Brementec, Culéac, Loyon, Kervérec, Plesterven et Propiando.
Ces domaines seigneuriaux structuraient l’organisation sociale et économique de la région. Les seigneurs exerçaient leur autorité sur les terres et les paysans qui y vivaient, en échange de protection et de droits d’usage.
La vie des paysans et l’agriculture
La majorité de la population de Ploeren était composée de paysans qui travaillaient la terre pour le compte des seigneurs locaux. Ils cultivaient principalement des céréales et pratiquaient l’élevage.
Les conditions de vie des paysans étaient souvent difficiles. Ils devaient payer des redevances aux seigneurs et à l’Église, tout en assurant leur subsistance. Les récoltes dépendaient fortement des aléas climatiques.
L’évolution du paysage rural
Au fil des siècles, le paysage de Ploeren s’est progressivement transformé. La forêt primitive a peu à peu laissé place aux terres cultivées, aux prairies et à la lande, façonnant le territoire que l’on connaît aujourd’hui.
Cette évolution témoigne de l’importance de l’agriculture dans l’histoire de Ploeren. Les paysans ont contribué à modeler le paysage en défrichant les terres et en développant les cultures.
Influence religieuse à Ploeren
Origines chrétiennes
L’étymologie de Ploeren révèle ses racines chrétiennes. Le préfixe « Plou » signifie « paroisse » en breton, tandis que le suffixe pourrait faire référence à saint Even, Meren, Erin ou saint Martin.
Ploeren était une paroisse primitive englobant les territoires actuels d’Arradon et de l’Île-aux-Moines. Cette organisation ecclésiastique témoigne de l’importance du christianisme dans la structuration du territoire dès le Moyen Âge.
Édifices religieux
La chapelle de Béléan, construite au XIIIe siècle par Jean du Garo en remerciement de son retour de croisade, illustre la ferveur religieuse de l’époque. L’édifice actuel date du XVe siècle.
L’église Saint-Martin, datant du XVe siècle, occupe une place centrale dans le bourg. Elle a longtemps été le cœur de la vie sociale et religieuse de la commune.
Pratiques religieuses
Les pardons à la chapelle de Béléan rythmaient la vie des villageois jusqu’aux deux guerres mondiales. Ces célébrations religieuses étaient des moments importants de rassemblement et de dévotion.
Pendant la Révolution française, le recteur de Ploeren, M. Le Lain, refusa de prêter serment à la Constitution civile du clergé en 1791, illustrant les tensions religieuses de l’époque.
La commune connut une forte réaction religieuse pendant la Chouannerie, avec de nombreux volontaires s’opposant aux mesures anticléricales de la Révolution.
Ploeren sous l’ancien régime
Origine et étymologie
Ploeren tire son nom du breton « Plou » (paroisse) et possiblement de saint Even, Meren, Erin ou saint Martin. Cette ancienne paroisse primitive englobait autrefois les territoires actuels d’Arradon et de l’Ile-aux-Moines. On retrouve diverses appellations au fil du temps : Ploerren (1427, 1444, 1464), Ploeren (1448, 1536), Ploueraien (1477) et Ploerran (1481).
Présence de la noblesse
Sous l’Ancien Régime, plusieurs seigneuries étaient présentes sur le territoire de Ploeren, notamment Le Garo, Le Maezo, Le Pargo, Brementec, Culéac, Loyon, Kervérec, Plesterven et Propiando. La réformation de 1427 atteste la présence de nombreux nobles, dont Ollivier Kerberrec, Perrot Kermarquer et Jehan Le Mahiet. Ces familles nobles jouaient un rôle important dans la vie locale.
Participation aux montres
Les montres, rassemblements des hommes d’armes, témoignent de l’implication militaire de la noblesse ploerinoise. En 1464, neuf nobles de Ploeren y participent, dont Jehan de Kerelbaud et Jehan du Garv. En 1481, on compte onze participants, parmi lesquels Ollivier du Thuo et Jehan, sieur du Graff. Ces événements illustrent l’organisation militaire de l’époque.
Les seigneuries notables
Sous l’Ancien Régime, plusieurs seigneuries importantes se trouvaient sur le territoire de Ploeren. Parmi les plus notables, on peut citer Le Garo, Le Maezo, Le Pargo, Brementec, Culéac, Loyon, Kervérec, Plesterven, Propiando et Penhoët.
La seigneurie du Garo était l’une des plus anciennes. En 1427, Pierre du Garo y résidait dans la frairie de Notre-Dame. En 1464, Jean du Garo, avec 300 livres de revenu, était l’un des nobles les plus fortunés de Ploeren.
Le manoir de Loyon, situé au village de Bocoan, appartenait en 1427 à Jean de Kerlouenan. En 1464, Jean de Loyon, excusé à la montre par lettre du Duc, disposait de 300 livres de revenu, signe de son importance.
La seigneurie de Kervérec, située dans la frairie d’Assenac, était occupée en 1427 par Olivier Kerberrec. En 1464, Guillaume de Kerverret y résidait avec un revenu de 40 livres et se présentait à la montre armé d’une épée et d’un arc.
Ces seigneuries jouaient un rôle important dans la vie locale de Ploeren sous l’Ancien Régime. Elles contribuaient à structurer le territoire et la société, tout en participant à la défense de la région lors des montres d’armes ducales.
Différentes appellations
Ploeren, commune du Morbihan en Bretagne, a connu plusieurs variations de son nom au fil du temps. Ces appellations reflètent l’évolution linguistique et historique de la région.
En breton, Ploeren s’écrit Ploveren. Le préfixe « Plou » signifie paroisse, tandis que la seconde partie du nom pourrait dériver de saint Even, Meren, Erin ou saint Martin.
Au 15e siècle, on retrouve les formes Ploerren (1427, 1444, 1464) et Ploeren (1448, 1536). D’autres variantes apparaissent comme Ploueraien (1477) et Ploerran (1481), témoignant de l’évolution phonétique du nom.
Certains historiens proposent une interprétation du nom comme la combinaison de « Plo » (peuple, paroisse) et « Eren », pouvant faire référence à l’Irlande (Erin) ou à saint Martin.
L’influence bretonne se retrouve également dans les noms de villages de la commune, tels que Kervérec, Lescran, Plesterven ou Penhoet, attestant de l’implantation des Bretons dès le 6e siècle.
La révolution et ses conséquences
La division de la population
La Révolution de 1789 eut un impact significatif sur Ploeren, divisant la population entre républicains et chouans. De nombreux Ploerinois, opposés au nouveau régime, rejoignirent l’insurrection menée par Georges Cadoudal. Cette prise de position comportait des risques importants, notamment la confiscation des biens et même la perte de la vie pour certains habitants.
L’engagement dans la chouannerie
Parmi les insurgés, on comptait de nombreux paysans et journaliers de Ploeren. Ils suivirent le chef chouan Georges Cadoudal dans sa lutte contre le pouvoir républicain. Louis Cadoudal, frère cadet de Georges, se retira par la suite à Ploeren où il vécut jusqu’au milieu du XIXe siècle, marquant ainsi l’histoire locale de son empreinte.
Le retour à la paix sous l’Empire
L’avènement de l’Empire apporta une période de paix relative à Ploeren, malgré les guerres napoléoniennes qui prélevèrent leur lot de jeunes hommes par la conscription. Cette accalmie permit à la commune de prospérer, avec une population rurale active tant dans les hameaux que dans le bourg principal.
Le développement des infrastructures
L’amélioration et l’ouverture de nouvelles routes favorisèrent le commerce et les échanges à Ploeren. Les axes Est-Ouest reliant Vannes à Auray et Nord-Sud reliant Baden à Plescop, passant par Ploeren, contribuèrent à dynamiser l’économie locale et à désenclaver la commune, la connectant davantage aux villes voisines.
Impact de la révolution
La Révolution française de 1789 a eu des répercussions importantes sur Ploeren. La population s’est divisée entre républicains et chouans, créant des tensions au sein de la communauté.
De nombreux Ploerinois, opposés au nouveau régime, ont rejoint l’insurrection chouanne. Ils risquaient la confiscation de leurs biens et même leur vie en s’engageant dans ce mouvement contre-révolutionnaire.
Parmi les insurgés figuraient de nombreux paysans et journaliers qui ont suivi le chef chouan Georges Cadoudal. Son jeune frère Louis s’est par la suite retiré à Ploeren, où il est décédé au milieu du XIXe siècle.
Cette période troublée a laissé des traces durables dans l’histoire locale. Elle a modifié les structures sociales et politiques de la commune, tout en marquant profondément les mémoires des habitants.
Changement des frontières
À l’origine, Ploeren était une vaste paroisse englobant les territoires actuels d’Arradon et de l’Île-aux-Moines. Cette configuration a évolué au fil du temps, reflétant les changements administratifs et politiques de la région.
En 1700, Ploeren fut érigée en commune, rattachée au canton d’Arradon et au district de Vannes. Cette organisation territoriale marqua une première évolution des limites administratives de la localité.
À la fin du XVIIIe siècle, les frontières de Ploeren connurent des modifications significatives. La commune céda une partie de son territoire à Vannes, perdant ainsi les secteurs du Bondon et du Vincin.
En compensation de ces pertes, Ploeren s’étendit vers l’ouest, intégrant les zones du Lain et de Treoguer. Ces ajustements ont contribué à façonner les contours actuels de la commune.
En 1801, un nouveau changement administratif intervint : Ploeren fut transférée dans le canton de Vannes-Ouest. Cette organisation territoriale est restée en vigueur depuis lors.
Ces évolutions des frontières témoignent de l’histoire riche et mouvementée de Ploeren, reflétant les transformations politiques et administratives qui ont marqué la région au fil des siècles.
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